PIB Romand : lent redémarrage de la croissance d'ici à 2020
Après s’être remise du choc de l’abandon du cours plancher de l’euro par rapport au franc, l’économie romande entre dans une nouvelle zone de grisaille. Comme l’économie suisse, elle n’échappe pas aux effets du ralentissement de la conjoncture mondiale. Après une hausse solide de son produit intérieur brut (PIB) l’an dernier, de 2,9%, elle devrait voir sa croissance reculer à 1,2% cette année, selon les prévisions d l’Institut CREA. Une embellie et une remontée de la croissance à 1,7% sont envisagées l’an prochain.
La dégradation de l’environnement mondial a débuté en 2018. La croissance de la zone euro a ralenti, passant sous la barre des 2%, tandis que le ton montait entre les États-Unis et la Chine, qui se sont affrontés à coups de sanctions et de contre-sanctions commerciales. Le Fonds monétaire international revoit à la baisse ses estimations et prévisions de croissance pour l’économie mondiale depuis l’été dernier et s’attend à ce que ce passage à vide se prolonge cette année.
PIB romand : Un quart de l’économie suisse
En termes réels (corrigés de l’inflation, aux prix de 2010), le PIB romand est passé de 163,2 milliards de francs en 2017 à 168,0 milliards en 2018 et, en données nominales, de 160,4 milliards à 166,1 milliards, selon les estimations établies par le CREA. La comparaison de la croissance romande avec celle de la Suisse est tendanciellement favorable depuis le début du nouveau millénaire, même si l’écart s’est resserré depuis la phase aiguë de la crise économique et financière en 2008 et 2009.
Grâce à cette dynamique, la Suisse romande a augmenté son poids dans l’économie helvétique. La hausse n’est que de l’ordre du dixième ou du centième de pour cent par année, mais la tendance est régulière. Sur dix ans, de 2009 à 2018, ce poids est passé de 23,6% à 24,1%. Durant cette période, le secteur primaire a vu sa valeur ajoutée se replier un peu plus rapidement en Suisse romande (-0,8% en moyenne par an) que sur le plan national (-0,5%). Dans le secondaire (+2,9%) et le tertiaire (+1,8%) romands, les taux de croissance annuels ont été supérieurs ou similaires à la moyenne nationale (+2,5% et +1,6%, respectivement).
En 2018, le PIB romand a progressé à un rythme plus rapide que le PIB suisse (+2,9% en Suisse romande et +2,3% en Suisse). Globalement, l’économie de la région étant plus sensible à la conjoncture mondiale que celle de l’ensemble du pays, elle a affiché une
meilleure performance du fait d’un environnement international encore favorable au premier semestre. Pour 2019, la croissance romande devrait être légèrement en dessous de celle de la Suisse (respectivement +1,2% et +1,3%). Elle pourrait être légèrement supérieure en 2020 (+1,7% sur le plan romand et +1,4% en moyenne nationale).